She Live
En poursuivant l’exploration de friches abandonnées et autres interstices urbains entamée au début des années 2000, La série She Live prend naissance sur des murs en grand format, avant de se décliner sur toiles et papiers entre 2014 et 2019.
En utilisant la ligne claire comme langage graphique, les peintures s’appuient sur le rendu formel des shungas: estampes érotiques japonaises du XVIIème siècle où scènes et gros plans de sexes y étaient illustrées avec précision et peuvent se lire comme une version fantastique de la toile sulfureuse de Gustave Courbet: l'Origine du Monde (1866).
En s’appuyant sur l’image de la femme-monstre ou de la sorcière véhiculée depuis la nuit des temps dans l’histoire des sociétés (mythes, religions, fantasmes, vagina dentata…), ce mélange entre sexualité explicite et monstruosité crée un mélange perturbant qui transforme le regardeur en le plaçant face à une scène dont la sexualité du personnage peint est assumée, assimilée et extirpée de toute pression extérieure.
A travers l’imaginaire, la mutation des êtres vivants interrogent notre difficulté viscérale à accepter l’étrangeté d’un corps hybride que nous ne reconnaissons pas.
En se basant sur le concept fictif de relations entre humains et extraterrestres ou humanoïde, She Live imagine l’intimité de personnages imaginaires comme extraites d'une scène de film, ou d'une narration graphique.
Référence - Film/Bibliographie
Mutantes, féminisme porno punk, 2009
Shunga, estampes japonaises érotiques dont l'âge d'or se situe pendant l’Époque d'Edo 1600 - 1868.